La tolérance de l’islam dans la guerre

Tolérance en Islam concernant la guerre

    Il est de la nature des sociétés humaines d’avoir des conflits et des guerres en raison de la divergence de leur race et de leur religion, ou à cause d’ambitions conquérantes et impérialistes ou pour des intérêts économiques. Allah y dit : “Et ne soyez pas comme ceux qui sortirent de leurs demeures pour repousser la vérité et avec ostentation publique, obstruant le chemin d’Allah” (Al Anfal, 48)
    Parmi les motifs de déclenchement de la guerre dans l’islam, il y a la nécessité d’empêcher l’agression et de secourir la victime de l’injustice. Allah y dit : “Et qu’avez vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et enfants qui disent : “Seigneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur” (An-Nisâ, 75)

    Etant donné que la guerre dans l’islam est humanitaire, il fallait à tout prix que la tolérance et facilitation y soit présent. Aussi, parmi les manifestations de la tolérance dans la guerre, il y a ce qui suit :

  • Il y a le fait que ce n’est pas une religion de terrorisme, ni d'agression, ni d'injustice, ni une religion belliqueuse comme la décrivent ses ennemis parmi ceux qui sont remplis de dépit par le grand nombre de ses adeptes et de ses nouveaux convertis. Comment cela pourrait-il être vrai alors qu'Allah ordonne la non-agression ? Allah y dit : “Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs” (Al Baqarah, 190)
  • Il a par ailleurs ordonné à ses adeptes en cas de guerre avec des ennemis d’incliner à la paix s’ils le demandent, prouvant ainsi que ce n’est pas une religion de tuerie et de jouissance dans l’épanchement du sang. Allah y dit : “Et s’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allah, car c’est Lui l’Audient, l’Omniscient” (Al Anfal, 61)
  • Il y a aussi l'ordre de ne pas combattre ceux qui ne combattent pas, ni ceux qui se joignent à un groupe avec lequel les musulmans ont conclu un pacte. Allah y dit : « …excepté ceux qui se joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance, ou ceux qui viennent chez vous, le cœur serré d’avoir à vous combattre ou à combattre leur propre tribu. Si Allah avait voulu, Il leur aurait donné l’audace (et la force) contre vous, et ils vous auraient certainement combattu. (Par conséquent,) s’ils restent neutres à votre égard et ne vous combattent point, et qu’ils vous offrent la paix, alors, Allah ne vous donne pas de chemin contre eux » (An-Nisâ, 90)
  • Il y a aussi le fait que la guerre en islam a des normes et des règles de conduite afin qu’elle ne sorte pas de son humanité. Ainsi, on ne tue parmi les ennemis que ceux qui ont pris part au combat et y ont contribués. Quant aux personnes âgées, aux enfants en bas âge, aux femmes, aux malades, à ceux qui soignent les malades et les blessés et à ceux qui se consacrent à l’adoration, on ne les tue pas. De même, on ne donne pas de coup de grâce au blessé durant le combat, ni ne défigure les morts, ni ne tue les animaux, ni de détruit les maisons, ni ne souille les eaux et les puits, ni ne poursuit celui qui s’enfuie du combat. Telles étaient les orientations du Messager noble s et de ses califes après lui aux commandants de leurs armées. La politique tolérante de l’islam dans les guerres s’est parfaitement illustrée dans l’acte du Messager s lors de la conquête de la Mecque bien que ce soient les Mecquois qui l'avaient expulsé, lui avaient causé du tort, avaient tué ses compagnons et comploté pour le tuer lorsqu’il déclara : « Celui qui entre dans la demeure d’Abû Soufyane est en sécurité, celui qui ferme sa porte est en sécurité et celui qui dépose les armes est en sécurité » (Sahih Mouslim)
    Ses califes après lui ont œuvré avec cette politique tolérante dans les guerres. Le premier calife du Messager s, Abû Bakr As-Siddîq d, disait aux commandants des troupes qu’il envoyait en expédition : « Arrêtez-vous afin que je vous conseille dix choses que vous devrez retenir : « Ne trahissez pas, n’exagérez pas, ne trompez pas, ne défigurez pas (les morts), ne tuez pas les enfants en bas âge, ne tuez ni les personnes âgées, ni les femmes, ne décimez pas les palmiers et ne les incendiez pas, ne coupez pas les arbres fruitiers et n’égorgez pas les brebis, ni les vaches, ni les chameaux sauf pour les manger. Vous passerez bientôt auprès de gens reclus dans des ermitages, laissez les faire ce à quoi ils se sont consacrés » (At-Tabary, 3/226)
  • Il y a aussi le respect des droits et de la nature humaine de ses ennemis parmi les prisonniers de guerre. Aussi, il n’est pas permis de les torturer, ni de les humilier, ni de les terrifier, ni de les défigurer, ni de les priver de nourriture et de boisson afin d’obtenir leur mort. Au contraire, l’islam prône plutôt le respect et la bonté dans leur traitement. Allah y dit : “…et offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier, (disant) : “C’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons, nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude” (Al Insân, 8-9)
    Les adeptes de l’islam se sont empressés de mettre en pratique ces orientations humanitaires vis-à- vis des prisonniers de guerre. En effet, Abû Aziz ibn Oumair, frère de Mous’ab ibn Oumair rapporte : « J’étais au nombre des prisonniers le jour de la bataille de Badr, le messager d’Allah y déclara : « Recommandez-vous mutuellement la bonté envers les prisonniers ». J'étais alors dans un groupe des Auxiliaires (Ansar) et lorsqu’on leur apportait leur déjeuner et leur dîner, ils mangeaient les dattes et me donnaient du pain à manger, se conformant ainsi à la recommandation qui leur avait été faite par le messager d’Allah  » (Al Mu’jam As-Saguir)
  • Il y a également la tolérance envers les captifs de guerre en leur offrant leur liberté sans rançon, ou moyennant une contrepartie financière, ou en échange de prisonniers musulmans, selon ce qui sert l’intérêt général. En effet, Allah y dit : “Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c’est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu’à ce que la guerre dépose ses fardeaux” (Muhammad, 4.)

  • Il y a aussi le fait qu’il ordonne de bien traiter les autochtones des villes conquises pas les musulmans. En effet, le messager d’Allah s a recommandé la bonté envers les coptes, lorsqu’il dit : « Lorsque vous aurez conquis l’Egypte, recommandez-vous mutuellement la bonté envers les coptes, en effet, il y a une dette envers eux et un lien de sang ».
    Il n’est pas permis de porter attente à l’honneur des peuples vaincus, ni de piller leurs richesses, ni de les humilier et les avilir, ni de détruire leurs demeures, ni chercher à se venger et se consoler dans leurs malheurs. Il est plutôt question de reformer, d’ordonner le convenable, d’interdire le blâmable et d’établir la justice entre eux. En vérité, les musulmans ont appliqué les orientations de leur Prophète s après sa mort ; la meilleure preuve en est le pacte de sécurité qu’Oumar ibn Al Khattâb d offrit aux populations de Jérusalem lorsqu’il y entra conquérant et vainqueur ; il dit : « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Voici ce que l’esclave d’Allah, Oumar ibn Al Khattâb, Commandeur des croyants a offert aux populations de Jérusalem comme sécurité : Il leur a offert la sécurité pour leur vie, leurs richesses, leurs églises, leurs croix… Ils ne doivent pas être contraints d’abandonner leur religion et personne d’entre eux ne doit subir de préjudice… ».”
    L’histoire a-t- elle connu ce genre de noblesse, de justice et de tolérance de la part du vainqueur conquérant face au vaincu perdant ? Bien qu’il lui fût possible de leur dicter toutes les conditions qu’il voulait, il ne fit preuve que d'équité et de tolérance, ce qui prouve, s’il en était besoin, que la guerre en islam est empreinte d’humanité et n’est pas là pour des ambitions mondaines.