L’islam, la voie de la tolérance

  • Parler de la tolérance de l’islam, ce n’est pas évoquer une partie de l’islam, mais c’est aborder tout l’islam, cela parce que la tolérance entre dans chacune des parties de l’islam, comment en serait-il autrement alors que son messager s a dit : « Votre meilleure pratique religieuse est ce qui est le plus facile ».
  • Le Prophète s a également dit : « La religion qu’Allah aime le plus c’est la religion hanifienne de pratique facile » (Al Boukhari)
    L’islam est donc la voie de la tolérance totale, c’est en effet la religion de la modération et du juste milieu, car Allah y dit : «Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de justes pour que vous soyez témoins aux gens, comme le Messager sera témoin à vous » (Al Baqarah, 143.)

  • C’est une religion de tolérance dans le domaine de la politique et des relations extérieures. Allah y dit : “Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables” (Al Mumtahanah, 8)
  • Une religion de tolérance dans le domaine social. Allah y dit : “Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur.” (Al Hujurat, 13)
  • Une religion de tolérance dans le domaine des comportements. Allah y dit : “Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants” (Al A’raf, 199)
    “…qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants -” (Al-Imran 143)
    “Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux 20 .” (Fussilat, 34)

  • Une religion de tolérance dans le domaine des pratiques cultuelles. Allah y dit : “Et ceux qui croient et font de bonnes œuvres - Nous n’imposons aucune charge à personne que selon sa capacité - ceux-là seront les gens du Paradis : ils y demeureront éternellement” (Al A’raf, 42)
  • Une religion de tolérance dans le domaine économique. Allah y dit : “Ceux qui mangent [pratiquent] de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu’ils disent : “Le commerce est tout à fait comme l’intérêt” Alors qu’Allah a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt. Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis auparavant; et son affaire dépend d’Allah. Mais quiconque récidive... alors les voilà, les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement.” (Al Baqarah, 275)
  • Une religion de tolérance dans le domaine des relations publiques. Allah y dit : “Et dis à Mes serviteurs d’exprimer les meilleures paroles, car le Diable sème la discorde parmi eux. Le Diable est certes, pour l’homme, un ennemi déclaré.” (Al Isrâ, 53)
  • Une religion de tolérance dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement. Le Prophète s a dit : « Rendez les choses faciles et ne les compliquez pas, faites la bonne annonce et ne soyez pas repoussants » (Ibn Hibbân)

En vérité, les textes de la législation islamique au travers des paroles du Prophète s exhortent à la consolidation de la voie de la tolérance et à la facilitation en incitant à sa pratique concrète au sein de la société islamique par les individus : « La bienveillance n’a jamais été présente dans une chose sans l’embellir et elle n’a jamais été ôtée d’une chose sans l’entacher » (Mouslim)
« Sois tolérant, Allah sera tolérant envers toi » (l’imam Ahmad)
« Allah aime la bienveillance en toute chose » (Al Boukhari)

Au niveau du groupe dans son ensemble, le messager d’Allah y adressa une prière en faveur de celui qui fait preuve de bienveillance envers sa communauté et adopte la voie de la tolérance et de la facilitation dans la gestion de sa communauté, il dit en effet : « Ô Allah, quiconque a une responsabilité au sein de ma communauté et nuit a celle-ci, fais lui subir la nuisance ; et quiconque a une responsabilité au sein de ma communauté et la traite avec indulgence, sois indulgent envers lui » (Mouslim)

L’islam a prescrit les motivations qui exhortent à faire preuve de tolérance ; c’est ainsi qu’il en a fait une cause de l’entrée au Paradis et de l’éloignement de l’Enfer. Le Prophète s a dit : « Quiconque est facile, indulgent et simple, Allah lui interdit l'entrée en Enfer ».

Toutefois, il convient de noter que la tolérance et la facilitation, surtout en matière d’adoration, ne sont pas synonymes de manquement aux préceptes de la législation islamique. On ne saurait donc sous ce prétexte permettre l'illicite ou interdire le licite, encore moins négliger l’application de ses préceptes et l’exécution de ses ordres, ou contrevenir aux concepts de l’islam et à ses règles générales de bienséance. Il s’agit plutôt d'une tolérance et d'une facilitation loin de la contrainte et de la gêne, du péché et de la désobéissance. Aïcha -qu'Allah soit satisfait d'elle- épouse du Prophète s, a dit : « Le messager d’Allah y n’a jamais eu à choisir entre deux choses sans choisir la plus facile, tant qu’il ne s’agissait pas d’un péché, car si c’était un péché, il en était l’homme le plus éloigné ».

Les cas de force majeure sont exceptés et ont leurs préceptes spécifiques. Voici quelques illustrations de la tolérance islamique dans différents domaines :

La tolérance de l’islam dans le domaine de la croyance

La croyance islamique est le fondement sur lequel est bâtie la religion et constitue son pilier qu’on ne peut marchander, car sans la croyance, il n’y a pas de religion. Pour cette raison, notre Seigneur y a annoncé cela dans Sa parole suivante : “Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne quel qu’associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut” (An-Nissâ, 48 et 116)

L'aspect de la facilité dans la foi islamique

    Parmi les points proéminents de la tolérance de l’islam dans le domaine de la croyance, citons :

  • Le fait d’être une croyance claire ne comportant ni flou, ni ambigüité, une croyance simple et facile que l’ignorant comprend avant l’érudit, le petit avant le grand. En effet, l’islam ordonne la foi en Allah et Son culte exclusif sans aucun associé et sans intermédiaire. Cette croyance est connue de tous et n’est pas destinée à un groupe spécifique à l’exclusion d’un autre. Il ne s’agit pas non plus d’une croyance qui se moque de la raison humaine et la méprise, pour lui faire par exemple adorer une pierre, un arbre ou un animal. Une autre preuve de sa facilité et sa simplicité est qu'un bédouin ignorant dans le désert la comprit tellement bien que lorsqu'on l'interrogea : « Par quoi as-tu connu ton Seigneur ». Il répondit instinctivement : « La crotte de chameau indique le chameau, les traces de pas indiquent le parcours ; aussi, la nuit ténébreuse, la terre parsemée de défilés et le ciel aux constellations, n’indiqueraient-ils pas le Compatissant, le Parfaitement Connaisseur ? ».
  • Le fait d’avoir prescrit à tous ses adeptes d’avoir foi en la totalité des messagers précédents et aux livres qui leur ont été révélés. Allah y dit : “Le Messager a cru en ce qu’on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers; (en disant) : “Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers”. Et ils ont dit : “Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C’est à Toi que sera le retour” (Al Baqarah, 285)
  • Le fait que l’Islam n’oblige personne, quel qu’il soit, à l’embrasser par contrainte, sans conviction ni désir. Allah y dit : “Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque mécroit au Rebelle tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient .” (Al Baqarah, 256.)
    Cela parce que la divergence des gens au sujet de la religion est une manifestation de la volonté d’Allah, personne n’a donc le droit de contraindre les gens à devenir musulmans. Allah y dit : “Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ?” (Younous, 99)
    Ainsi donc, celui à qui parvient le message de l’islam et à qui on l’explique a la liberté de choisir d’adhérer de son propre gré à la croyance islamique ou de refuser ce qu’on lui propose, car Allah y dit : “Et dis : “La vérité émane de votre Seigneur”. Quiconque le veut, qu’il croit, et quiconque le veut qu’il mécroie”. Nous avons préparé pour les injustes un Feu dont les flammes les cernent. Et s’ils implorent à boire on les abreuvera d’une eau comme du métal fondu brûlant les visages. Quelle mauvaise boisson et quelle détestable demeure !.” (Al Kahf, 29)
  • Le fait de juger la croyance des gens selon leurs œuvres et leurs paroles apparentes, sans sonder les intentions. On n’accuse donc personne en lisant dans ses intentions, parce que c’est une chose interne entre l’individu et son Seigneur que personne, quel qu’il soit, ne peut pénétrer. Pour cette raison, le Messager d’Allah y a été très rude envers celui qui jugeait les gens en s'immisçant dans leurs intentions, si bien que ce dernier souhaita n’avoir pas embrassé l’islam avant son acte. Oussama ibn Zaïd drapporte : « Le messager d’Allah y nous envoya dans un escadron et le matin nous trouva auprès des tribus des Jouhaina. Je retrouvai un homme qui dit : « Il n’y a de divinité qu’Allah »

    et je le tuai. Je ressentais quelque chose dans mon cœur après cet acte et allai le raconter au Prophète s Alors, le messager d’Allah y demanda L’as-tu tué après qu’il ait dit : « Il n’y de divinité qu’Allah »
    « Ô messager d’Allah, il n’a dit cela que par crainte de l’arme »,
    « répliquai-je. « Ne pouvais-tu pas ouvrir son cœur afin de savoir s’il l’a dit [sincèrement] ou non ? » . Il ne cessa de me répéter cela au point que j’ai souhaité avoir embrassé l’islam ce jour là »,
    Ainsi,comme nous l’avons dit, on juge l’être humain en se fiant à l’apparence. Abû Saïd Al Khoudry rapporte : « Ali ibn Abû Tâlib avait envoyé du Yémen, de l’or dans un cuir tanné non encore fondu au messager d’Allah y. Il le partagea à quatre personnes : Ouyaïnah ibn Hisn, Al Aqra’a ibn Hâbis, Zaïd Al Khair, le quatrième étant soit Alqamah ibn ‘Oulâtsa, soit Âmir ibn At-Toufaïl. Un homme parmi ses compagnons dit : « Nous méritions ceci plus que ces personnes ». Cette remarque parvint au Prophète s et il dit : « N’allez vous pas avoir confiance en moi alors que je suis le digne de confiance de Celui qui est au ciel, les nouvelles du ciel me parviennent matin et soir ». Un homme aux yeux enfoncés, bien joufflu, au front saillant, à la barbe fournie, à la tête rasée et ayant retroussé son pagne se leva et dit : « Ô messager d’Allah, crains Allah ». « Malheur à toi, répliqua le messager d’Allah, ne suis-je pas de tous les occupants de la terre, celui qui mérite le plus de craindre Allah ? ». Puis l’homme s’étant retourné pour partir, Khalid ibn Al Walid dit : « Ô messager d’Allah, ne puis-je pas trancher son cou ? « Non, répondit le Prophète s, il se peut qu’il prie ». Khalid dit : « Comme ils sont nombreux, ces prieurs qui disent de leur bouche le contraire de ce que recèle leur cœur ». Le Messager s reprit : « Je n'ai pas reçu l’ordre de fureter dans les cœurs des gens, ni d'ouvrir leurs ventres ». Puis il l’observa tandis qu’il s’en allait et dit : « Il sortira de la descendance de celui-ci, des gens qui liront le livre d’Allah et le trouveront agréable, sans toutefois que cette lecture traverse leur gorge. Ils sortiront de la religion comme la flèche sort du gibier ciblé ».
  • Il y a aussi le fait qu'en cas de contrainte, il n'y a pas de mal à enfreindre certaines dispositions de la législation islamique pour pouvoir gérer la situation dans laquelle on se trouve. Allah y dit : “Quiconque a renié Allah après avoir cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d’Allah et ils ont un châtiment terrible” (An-Nahl, 106)
    Cela afin d’épargner le musulman de l’embarras et de l’anxiété. Voyons par exemple le cas de Ammar d qui fut capturé par les polythéistes mecquois qui ne le libérèrent qu’après qu’il eut insulté le Prophète s et dit du bien de leurs divinités païennes ; ce n’est qu’à cette condition qu'ils le libérèrent. Lorsqu'il arriva auprès du messager d’Allah y, il lui demanda : « Qu’y a-t- il derrière toi ? ». « Du mal, Ô messager d’Allah, répondit-il, ils ne m’ont laissé qu’après avoir dit du mal de toi et dit du bien de leurs divinités païennes ». « Comment trouves-tu ton cœur ? lui demanda-t- il ? ». « Il est plein de sérénité de foi, répondit-il ». « S’ils reviennent [te supplicier en exigeant de toi la même chose] accorde la leur » conclut le Prophète s. Le musulman pourrait également être soumis à un châtiment corporel comme ce fut le cas avec Bilal d. En effet, Abdullah ibn Mas’oud d rapporte : Les tout premiers à rendre publique leur conversion à l’islam étaient sept : le messager d’Allah y, Abû Bakr, Ammâr et sa mère Soumayya, Souhaib, Bilal et Al Miqdâd. Quant au messager d’Allah y, Allah le défendait par l’entremise de son oncle paternel Abû Tâlib. Quant à Abû Bakr, Allah le défendait par l’entremise de son peuple. Quant au reste, les polythéistes mecquois s’emparèrent d’eux, leur firent porter des cuirasses de fer et les laissèrent fondre sous le soleil. Tous leur donnèrent ce qu’ils désiraient d’eux, hormis Bilal qui se ravala pour défendre la cause d’Allah et rechercher sa satisfaction et fut l’objet du mépris de son peuple qui le prirent pour le livrer aux enfants qui se mirent alors à le traîner dans les ruelles de la Mecque pendant qu’il répétait ces mots : [Allah est] unique, [Allah est] unique.
  • Le fait d’avoir affranchi l’âme humaine du culte voué à un autre qu’Allah, quel qu’il soit, fut-ce un prophète envoyé ou un ange ayant les faveurs d’Allah, cela en ancrant la foi dans l'âme du musulman. Le musulman ne craint donc qu’Allah, nul ne peut procurer de bien ni attirer le préjudice si ce n’est Allah. Aussi, personne, quel qu’il soit, ne possède la faculté de faire ni le bien, ni le mal, d'interdire ni d'octroyer, si ce n'est conformément à la volonté d’Allah et à Son décret. Allah y dit : “Mais ils ont adopté en dehors de Lui des divinités qui, étant elles- mêmes créées, ne créent rien, et qui ne possèdent la faculté de faire ni le mal ni le bien pour elles-mêmes, et qui ne sont maîtresses ni de la mort, ni de la vie, ni de la résurrection ” (Al Furqane, 3)
    L'ordre est totalement entre les mains d’Allah, Maître de l’autorité absolue. Allah ydit : “Et si Allah fait qu’un mal te touche, nul ne peut l’écarter en dehors de Lui. Et s’Il te veut un bien, nul ne peut repousser Sa grâce. Il en gratifie qui Il veut parmi Ses serviteurs” (Younous, 107.)
    Afin de barrer la voie à l’attachement aux êtres humains, et à la vénération de ces derniers, Allah a expliqué que Muhammad, le messager d’Allah, bien que jouissant d’un rang éminent et d’un grade élevé auprès d’Allah, est soumis aux mêmes règles que celles qui s’appliquent aux autres êtres humains, que dire alors d’autres personnes que lui ! Allah y dit : “Dis : “Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce qu’Allah veut. Et si je connaissais l’Inconnaissable, j’aurais eu des biens en abondance, et aucun mal ne m’aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui croient, qu’un avertisseur et un annonciateur” (Al A'raf, 188.)
  • La conviction du musulman qu’Allah ordonne l'équité entre tous les êtres humains, faisant abstraction de leur religion, la couleur de leur peau, leur race et leur classe sociale. Allah y dit : “Certes, Allah commande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion. ” (An-Nahl, 90.)
    Aussi, l’équité est requise avec le proche parent de même qu’avec celui avec qui nous n'avons aucun lien de parenté, comme Allah y nous le dit dans ce verset : “Et quand vous parlez, soyez équitables même s’il s’agit d’un proche parent. Et remplissez votre engagement envers Allah. Voilà ce qu’Il vous enjoint. Peut-être vous rappellerez-vous.” (Al An’am, 152)
    L'équité est aussi requise en cas de satisfaction et en cas de colère, envers le musulman et envers le non musulman. Allah y dit à ce propos : “ Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété ” . (Al Maïda, 8)
  • Il y a aussi la conviction du musulman qu’Allah a honoré tous les êtres humains sans distinction de religion, de couleur, de race ou de rang social, et les a préférés à beaucoup de Ses créatures. Allah y dit : “Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures” (Al Isrâ, 70)

    Jabir ibn Abdullah d a dit : « Un convoi funèbre venant à passer devant nous, le Prophète s se leva et nous en fîmes autant ; puis nous lui fîmes observer que c’était le convoi d’un juif. « Lorsque, nous répondit-il, vous verrez un convoi funèbre (quel qu’il soit), levez-vous » (Al Boukhari)

La tolérance de l’islam dans le domaine de la législation

    La législation est une voie dans laquelle l’être humain évolue pour concrétiser ses objectifs, ou parvenir à des résultats qu’il escompte. Pour pouvoir concrétiser ses objectifs, il faut nécessairement que la voie que l'individu suit soit une voie claire, nette et précise, praticable selon les capacités humaines. Ce sont là des caractéristiques de la voie de l’islam dans la législation et voici quelques illustrations de sa tolérance dans ce domaine :

  • Relève de la tolérance de l’islam dans le domaine de la législation, le fait que ses textes soient faciles et simples. Allah y dit : “En effet, Nous avons rendu le Qur’an facile pour la médiation. Y a-t- il quelqu’un pour réfléchir ?” (Al Qamar, 17)
    Ses textes sont limpides, ne comportent ni flou, ni ambigüité, et il est du devoir de toute personne qui adhère à cette religion de poser des questions sur tout ce qui lui semble confus ou tout ce qui lui vient à l’esprit sans éprouver de gêne. Toutefois, l’islam n’a pas laissé le droit de répondre aux questions relatives à la religion tout un chacun. Il a plutôt octroyé le droit de répondre aux questions sur la religion aux détenteurs du savoir et aux spécialistes de la législation islamique qui ont étudié ses textes, les connaissent et comprennent leurs sens et leurs exigences. Allah y dit : “Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas.” (An-Nahl, 43) :
    Ce n’est bien sûr que normal ; celui par exemple qui est malade se rend chez le médecin et non pas chez un géomètre, ni chez un fermier. L’islam considère le fait d’émettre des avis sur les questions religieuses sans aucune connaissance, ni savoir, comme faisant partie des grands péchés, car celui qui parle de la religion sans science ni connaissance pourrait permettre une chose illicite, ou interdire une chose licite, léser le droit des gens ou encore les mettre dans la gêne et la difficulté. Allah y dit : “Dis : “Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes (les grands péchés), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l’agression sans droit et d’associer à Allah ce dont Il n’a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas”. (Al A’raf, 33)
    Le messager d’Allah ya quant à lui expliqué les conséquences de la recherche du savoir religieux auprès des profanes en la matière et de ceux qui n’ont pas cette aptitude et ne maîtrisent pas la science religieuse. Il dit à ce propos : « Allah ne fera pas disparaître la science en l’enlevant directement aux hommes, mais il la fera disparaître en faisant disparaître les savants, jusqu'à ce qu’il n’en reste plus un. Alors les hommes prendront pour chefs des ignorants qui, interrogés, répondront sans la moindre science, s’égarant eux-mêmes ainsi et égarant les autres » (Al Boukhari)
    Il n’y a pas dans l’islam des questions ambiguës auxquelles on doit ajouter foi sans poser de question, sauf ce que la raison humaine est incapable de cerner parmi les choses du domaine de l'invisible que notre Seigneur yne nous a pas expliquées, parce que l’être humain n’a aucun intérêt à les connaître et que la raison humaine faible n'a pas la capacité de les comprendre et les cerner. Allah y dit : “Ils t’interrogent au sujet de l’Heure : “Quand va-t- elle jeter l’ancre” Quelle [science] en as-tu pour le leur dire ? Son terme n’est connu que de ton Seigneur. Tu n’es que l’avertisseur de celui qui la redoute. Le jour où ils la verront, il leur semblera n’avoir demeuré qu’un soir ou un matin.” (An-Nâziât, 42-43)
  • Quant aux questions de l’invisible que les êtres humains ont un intérêt à connaître, elles ont été expliquées par notre Seigneur -béni et exalté- au travers de la voix de Son prophète s. Il s’agit par exemple du Paradis, de l’Enfer, de la reddition des comptes et des récits des peuples qui nous ont précédés avec leurs prophètes. Cela doit en effet nous servir de leçon et de rappel et nous permettre de nous préparer par l'accomplissement des bonnes œuvres. Allah y dit : “Je vous ai donc avertis d’un Feu qui flambe, où ne brûlera que le damné, qui dément et tourne le dos ; alors qu’en sera écarté le pieux, qui donne ses biens pour se purifier et auprès de qui personne ne profite d’un bienfait intéressé, mais seulement pour la recherche de La Face de son seigneur le Très- Haut. Et certes, il sera bientôt satisfait !.” (Al Layl, 14-21)

  • Il y a aussi le fait que ses textes soient élaborés par le Créateur y. Tous les gens sont égaux devant ces textes : gouvernant et gouverné, riche et pauvre, noble et roturier, blanc et noir et personne, quel que soit son rang social et quel que soit son grade, n’a le droit de les transgresser. Allah ydit : “Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est . égaré certes, d’un égarement évident” (Al Ahzâb, 66)
    Il a prescrit à tous de les observer, les respecter et les mettre en pratique, qu’il s'agisse du gouvernant ou du gouverné. Allah y dit : “La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est : “Nous avons entendu et nous avons obéi”. Et voilà ceux qui réussissent .” (An-Nour, 51)
    Aussi, le pouvoir absolu n’appartient à aucun être humain dans l’islam, même pas au gouvernant. Tous les pouvoirs de ce dernier se limitent à ce que lui a confié la législation et ceci fait partie de la tolérance de l’islam dans la législation. Il n’y a donc ni autoritarisme, ni tyrannie, ni abus d'autorité, et si jamais cela arrive et qu’il contrevient, alors, il ne doit ni être écouté, ni obéi, car le Prophète s a dit : « Le musulman se doit d’écouter et d’obéir dans ce qu’il aime et ce qu’il déteste, sauf si l’on lui ordonne la désobéissance. Si on lui enjoint la désobéissance, alors, point d'écoute, ni d'obéissance » (Al Boukhari 3/1469 hadith n° 1839)
    À travers cette œuvre, l’islam a préservé les droits et libertés publics et privés et a éloigné les sources de la législation des passions des législateurs impuissants, car leurs législations ne sont que le produit de passions individuelles et territoriales ; quant aux autres détails, la législation islamique ne les évoque pas juste pour laisser la porte ouverte aux musulmans afin qu’ils établissent des règlements et des règles générales convenables en fonction de leur situation et en tenant compte de l’intérêt général à chaque époque et en tout lieu, à condition que ces règlements et ces règles ne soient pas en contradiction avec les principes fondamentaux de l’islam et ses règles de base.
  • Il y a aussi le fait que ses législations et ses enseignements soient d’origine divine, immuables et n’acceptant ni modification ni changement. Ils ne sont pas le fait de l’œuvre humaine qui se prête à l’incapacité et à l’erreur et s’expose à l’influence des effets de son milieu ambiant tels que la culture, l’héritage et le milieu naturel. Ils sont légiférés par le Créateur de toutes les créatures, Celui qui connaît ce qui leur est adéquat et ce qui comble leurs besoins. Aucun être humain, quel que soit le rang auquel il est parvenu et quel que soit son grade, n’a le droit de s’opposer, ni de changer quelque chose qu’Allah a légiféré, que ce soit par un ajout ou une diminution, cela parce que la législation divine garantit les droits de tous, suit la voie de la facilitation et de la tolérance. Allah y dit : “Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu’ils cherchent ? Qu’y a-t- il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme ?” (Al Maïdah, 50)
  • Il y a également le fait que dans l’islam, il n’existe pas de pouvoir spirituel indépendant, comme ces pouvoirs que l’on confère aux religieux dans d’autres confessions, cela parce que l’islam est venu détruire tout ce qu’il y avait comme intermédiaire entre Allah et Ses serviteurs et a désapprouvé les polythéistes pour avoir adopté des intermédiaires dans l’adoration. Allah y dit à propos d’eux : “C’est à Allah qu’appartient la religion pure. Tandis que ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui (disent) : “Nous ne les adorons que pour qu’ils nous rapprochent davantage d’Allah.” (Az-Zoumar, 3)
    Puis, Allah y a expliqué l’essence même de ces intermédiaires et qu’ils ne sont ni utiles à ceux qui les adorent, ni nuisibles à ceux qui ne les adorent pas et qu'ils ne leur apportent aucun profit. Ce ne sont que des créatures au même titre que leurs adorateurs. Allah y dit : “Ceux que vous invoquez en dehors d’Allah sont des serviteurs comme vous. Invoquez- les donc et qu’ils vous répondent, si vous êtes véridiques.” (Al A’raf, 194)
    Ainsi, l’islam a ancré l’idée de la relation directe entre Allah et Ses serviteurs, une relation fondée sur la foi absolue en Lui et le recours à Lui seul dans la satisfaction des besoins, la demande de Son pardon et de Son assistance directement sans intermédiaire. Aussi, que celui qui a commis un péché, lève ses mains et supplie Allah seul, Lui demande le pardon, quel que soit l’endroit où il se trouve, quels que soient l’époque et l’état dans lequel il se trouve. Allah y dit en effet : “Quiconque agit mal ou fait du tort à lui-même, puis aussitôt implore d’Allah le pardon, trouvera Allah Pardonneur et Miséricordieux ” (An-Nissâ, 110)
    Et votre Seigneur dit : “Appelez-Moi, Je vous répondrai” (Gâfir, 60)
    Il n’y a donc pas dans l’islam, un clergé dont les membres rendent des choses licites, en interdisent d’autres, accordent le pardon et se considèrent comme des mandataires de Dieu auprès de Ses serviteurs, et par conséquent légifèrent pour eux, orientent leurs croyances, pardonnent leurs péchés, introduisent qui ils veulent au Paradis et en privent qui ils veulent. En effet, le droit de légiférer appartient à Allah uniquement. Expliquant cette parole d’Allah : “Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d’Allah,” (At-Tawbah, 31)
    le Prophète s a dit : « Ils ne les adoraient pas ; cependant, lorsque ces derniers leur rendaient quelque chose licite, ils le considéraient comme licite et lorsqu’ils leur rendaient quelque chose illicite, ils le prenaient comme tel ». (At-Tirmidzi, 5/278 hadith n° 3095)
  • Le système de la choura fait aussi partie de la tolérance de l’islam dans le domaine de la législation, cela afin que les choses en rapport avec l'intérêt du groupe soient communes entre les membres de la société, en sorte que les intérêts personnels ne soient pas privilégiés au détriment de ceux du groupe. Ne dit-on pas que penser avec plusieurs têtes vaut mieux que penser à l’aide d’une seule tête ? Allah y dit : “C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d’Allah). Et consulte-les à propos des affaires” (Al Imran, 159)
  • Relève aussi de la tolérance de l’islam dans la législation, le fait d’avoir ouvert la porte de l’ijtihad pour les questions sur lesquelles il n’y a pas un texte du Qur’an ni de la Sunna. Cela afin que la religion soit susceptible d’évoluer et soit convenable en tout lieu et à toutes les époques. Aussi, l’islam est venu avec des principes et des fondements généraux, des règles et des bases globales stables qui ne changent pas et ne se modifient pas malgré la variation des époques et des lieux, dans le chapitre de la croyance et les pratiques cultuelles comme la foi, la prière rituelle, le nombre de ses rakaats et ses horaires, la zakat, ses proportions et les biens qu’elle concerne, le jeûne et sa période, le hadj, sa description et sa période, les peines criminelles, etc. Quant aux événements et autres besoins nouveaux, ils sont soumis au critérium du Qur’an. L’avis qu’on y trouve est adopté et l’avis contraire est abandonné. S’il n’y a pas de réponse à ce cas nouveau, l’on cherche alors dans les hadiths authentiques rapportés du messager d’Allah y et l’avis qu’on y trouve est adopté au détriment de l’avis contraire, mais si l’on n’y trouve pas de réponse, la recherche et la réflexion reviennent à l’ijtihad des érudits de l’islam à chaque époque et en tout lieu. Ils étudient ces nouveaux cas pour voir ce qui assure l’intérêt général et convient aux exigences de leur époque et à l’état de leur société et cela à travers une étude de ce qui ressort du Qur’an et de la Sunna et une comparaison des nouveautés aux règles générales de la législation déduites du Qur’an et de la Sunna, en sorte qu’ils ne s’entrechoquent pas. L’ijtihad ne suppose pas la passion et la poursuite des désirs et des appétences, il vise plutôt à trouver ce qui procure du bien à l’être humain et lui est utile, sans s’opposer à un texte de la révélation ni le heurter. Tout cela afin que l’islam soit en harmonie avec chaque époque et réponde aux exigences de chaque société humaine.
  • Citons également dans ce chapitre, le fait d’avoir fermé la porte au rigorisme et à l’extrémiste en matière de 33 religion et d’avoir interdit la démesure, conformément à cette parole d’Allah y: “Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous.” (Al Baqarah, 185)
    Le Prophète sa dit : « Gardez-vous de l’immodération dans la religion, car ceux qui vous ont précédé n’ont été anéantis que par l'immodération ». (Ahmad et An-Nassâi)

    Le Messager s a par ailleurs considéré le rigorisme, l'immodération et l’extrémisme dans la religion comme un abandon de sa tradition et de sa voie. Anas ibn Malik d rapporte : « Trois individus vinrent dans les demeures des femmes du Prophète s afin de s’informer des pratiques du culte du Prophète s. Quand on les eut renseignés, ils les trouvèrent peu nombreuses et dirent : « Toutefois, il y a cette différence entre nous et le Prophète s, c’est que Allah a pardonné à celui-ci toutes ses fautes passées et futures. – Aussi moi, dit l’un d’eux, je veux prier toutes les nuits. – Moi, ajouta un autre, je veux jeûner toujours et ne jamais rompre le jeûne. – Quant à moi, s’écria le troisième, je veux me priver de femme et ne jamais me marier ». Survenant à ce moment, l’envoyé d’Allah leur dit :
    « Comment, c’est vous qui dites telle et telle chose ? Mais moi -par Allah- qui plus que vous crains et révère Allah, je jeûne et j’interromps le jeûne, je prie et je dors, et j’ai épousé des femmes. Quiconque se détourne de la voie que j’ai tracée n’est pas des miens » (Al Boukhari 5/1949 hadith n° 4776)


    Le messager d’Allah y veillait sur ses Compagnons afin de les éloigner de la voie de l’immodération et de l’extrémiste. Aussi, Abdullah ibn Amr ibn Al Âce d a dit : « L'envoyé d'Allah y me dit : « Ô Abdullah, sais-tu que l’on m’a dit que tu jeûnais le jour et que tu restais debout à prier la nuit. – C’est vrai, ô envoyé d’Allah, répondis-je. – Eh bien, reprit-il, n’agis pas ainsi : jeûne puis romps le jeûne, reste debout à prier puis dors. Tu as des devoirs envers ton corps ; tu as des devoirs envers tes yeux ; tu as des devoirs envers ta femme ; tu as des devoirs envers tes visiteurs. Il te suffit de jeûner chaque mois trois jours, puisque pour chacune des œuvres pies, tu auras une récompense décuple. Ce sera donc pour toi comme si tu avais jeûné tous les jours ». Comme j’insistais, il insista à son tour et alors, j’ajoutai : Ô envoyé d’Allah, j’ai la force de le faire. – Jeûne comme faisait le prophète David, me répondit-il, et ne va pas au-delà. – Et quel était le jeûne du prophète David ? demandai-je. – La moitié du temps, me répondit-il. » Devenu âgé, Abdullah disait : « Plût au ciel que j’eusse adopté la tolérance de l’envoyé d’Allah. » (Al Boukhari)
    Ceci ne veut pas dire que l’islam est une religion qui exhorte à se tourner complètement vers ce bas monde et à s’adonner aux passions et aux plaisirs sans se conformer à aucune norme ; au contraire, c’est la religion de la modération et du juste milieu qui intègre à la fois le religieux et le séculier, aucun de ces deux aspects ne domine donc l'autre. Il prône un équilibre entre l'esprit et le corps, c'est ainsi qu’il a enjoint au musulman pendant qu’il s’adonne aux choses de ce bas monde de se rappeler de ses besoins spirituels en accomplissant les actes d’adoration qu’Allah lui a prescrits. Allah y dit :
    Allah, the Exalted, says: “Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez !” (Al Jumua, 9)
    Il lui demande aussi, lorsqu'il s'adonne à l’adoration, de se rappeler ses besoins matériels, notamment l’acquisition et la recherche de la subsistance. Allah y dit : “Puis quand la Salat est achevée, dispersez-vous sur la terre, et recherchez [quelque effet] de la grâce d’Allah” (Al Jumua, 10)
    Il a demandé que la jouissance des bonnes choses se fasse en évitant le gaspillage dont les méfaits sur l'organisme et le corps ne sont pas cachés. Allah y dit : “Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Il [Allah] n’aime pas ceux qui commettent des excès” (Al A’raf, 31)
    Pour expliquer qu’il n’y a pas d’antagonisme entre ce qui est requis par la religion et ce qui est requis par la vie de ce bas monde, Allah y dit : “Ce n’est pas un pêché que d’aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur. Puis, quand vous déferlez depuis Arafat, invoquez Allah, à al-Mashar- al-Haram (Al-Muzdalifa). Et invoquez-Le comme Il vous a montré la bonne voie, quoiqu’auparavant vous étiez du nombre des égarés ” (Al Baqarah, 198)

  • Fait également partie de la tolérance de l’islam dans la législation, le fait d'avoir permis au musulman, lorsqu’il a peur de perdre sa vie, de manger ou de boire –juste une quantité nécessaire- de ce qu’Allah a interdit, comme la bête trouvée morte, le sang, la viande de porc, la boisson enivrante, ou de commettre un interdit, conformément à cette parole d’Allah y : “Certes, Il vous est interdit la chair d’une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre qu’Allah. Il n’y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux ” (Al Baqarah, 173)
    Saeed Kutb –qu'Allah lui accorde la miséricorde- dit faisant l’exégèse de ce verset : « C’est la croyance qui reconnaît l’être humain comme tel, et non comme un animal, ni comme un ange, ni comme un démon. Elle le reconnaît tel qu’il est avec tout ce qu’il a comme faiblesse et tout ce qu’il a comme force. Elle le considère seul comme étant formé d’un corps qui a des penchants, d’une raison qui jouit de l’estime et d’un esprit qui a des désirs, et lui impose des charges qu’il peut supporter en veillant à ce qu’il y ait une harmonie entre la charge imposée et la capacité sans peine ni contrainte ».
  • Il y a également le fait que la récompense des bonnes œuvres soit multipliée plusieurs fois, tandis que les auteurs des mauvais actes ne reçoivent qu’une rétribution équivalente. Allah ydit : “Quiconque viendra avec le bien aura dix fois autant ; et quiconque viendra avec le mal ne sera rétribué que par son équivalent .” (Al An’am, 160)