La tolérance de l’islam dans les pratiques cultuelles

Tous les actes d’adoration dans l’islam, ceux qui sont obligatoires et ceux qui sont facultatifs, reposent sur le principe de la tolérance et de la facilitation ; il s’agit là d’une spécificité qu’Allah a accordée à l’islam, afin que chaque musulman puisse, en fonction de son état et de sa capacité, savourer l’adoration et donc ne pas être privé du bonheur de la conversation confidentielle avec Allah et du sentiment de quiétude et de bonheur qui découle de la pratique de Son adoration. Allah y dit : “Ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah”. N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les cœurs ?” (13 Ar-Ra’ad, 28)

Aussi, on n’y exige pas ce qui est au-delà de la capacité humaine. Le Prophète s a dit : « Faites ce dont vous êtes capables, Allah ne se lasse pas jusqu'à ce que vous vous lassiez ».Aussi, découle de la tolérance de l’islam, le fait que tous ses commandements et ses actes d’adoration soient adéquats à la nature innée de l’homme et aux capacités humaines. Dans ce chapitre, rien ne lui est imposé au-dessus de ses capacités et on ne lui demande rien qui soit opposé à sa nature innée. Bien au contraire, l’islam ne permet pas au musulman de porter un fardeau qu’il ne peut supporter, quand bien même s’il s’agit de l’adoration d’Allah. Anas d rapporte que le Prophète s ayant vu un vieil homme qui marchait appuyé sur ses deux fils demanda : - Qu’en est-il de cet homme ? – Il a fait vœu d’aller à pied, lui répondit-on. – Allah, reprit le Prophète s n’a nul besoin de la mortification que s’impose cet homme. Puis le Prophète s ordonna au vieil homme de prendre une monture (Al Boukhari)

Une autre marque de la tolérance de l’islam dans les actes d’adoration est le fait qu’Allah y inscrive à l’actif du musulman lorsqu’il a une excuse telle que la maladie, le voyage, etc. les mêmes œuvres qu’ils accomplissaient lorsqu’il était en bonne santé. Le Prophète s a dit : “Lorsqu’un fidèle est malade ou en voyage, on lui inscrit les mêmes œuvres qu'ils accomplissaient lorsqu'il était chez lui et en bonne santé. Mieux encore l’islam a classé la tolérance dans l’adoration parmi les allégements qu'il convient au musulman d’appliquer pour obtenir la récompense d’Allah, conformément à cette parole du Prophète s : « En vérité, Allah aime qu’on pratique ses allégements de la même manière qu’Il aime qu’on pratique ses décisions.”

Parmi les marques de la tolérance de l’islam dans les pratiques cultuelles, il y a le fait que ces injonctions, ces actes d’adoration et ces piliers soient allégés, voire supprimés dans certaines situations :

La tolérance de l’islam dans les actes d’adoration (la purification) :

La purification dans l’islam est une obligation indispensable pour la validité de beaucoup d’actes d’adoration. Le musulman a besoin de l’eau afin de se purifier pour les cinq prières quotidiennes par exemple, les prières surérogatoires, le lavage consécutif à la souillure majeure… Le lavage à beaucoup d’autres occasions religieuses, comme la prière du vendredi et celle des deux fêtes, la non flexibilité dans la purification le mettrait dans l’embarras et la gêne et l’amènerait à trouver les actes d’adoration eux-mêmes ennuyeux, que dire alors de la purification ! Aussi, voici dans les lignes qui suivent, quelques illustrations de la tolérance de l’islam dans le domaine de la purification :

  • Il y a le fait de considéré l’eau comme étant en principe pure, tant que sa couleur son odeur, ou sa saveur n'a pas changé, afin que le fidèle ne se trouve pas dans la gêne et l’embarras. Le Prophète s a dit : « Rien ne rend l’eau impure, sauf ce qui vient dominer son odeur, sa saveur ou sa couleur ».
  • Il y a aussi le fait de considéré le reste d’eau des animaux purs comme étant elle aussi une eau pure qu’il est permis au musulman de boire et qu'il peut utiliser pour se purifier. Kabcha bint Kaab ibn Malik qui était l'épouse d’Ibn Abû Qatadah rapporte qu’Abû Qatadah étant entré chez elle, elle lui apporta de l’eau pour faire ses ablutions et c’est alors qu’une chatte vint et en bu quelques gorgées. Abû Qatadah lui tendit le récipient jusqu'à ce qu’elle eut bu. Kabcha continua : Il vit comment je le regardais et dit : “Es-tu surprise, ô fille de mon frère ? Oui, lui répondis-je. Il dit alors que le messager d’Allah y a dit qu’elle n'est pas impure, elle fait partie des animaux qui vont et viennent constamment dans la maison ” (Al Mustadrak alâ As-Sahihain)
  • Il y a aussi la permission de recourir au tayammum en cas de manque d’eau ou d’incapacité de l’utiliser parce qu’on ne la trouve pas ou pour cause de maladie ou de blessure avec laquelle on ne peut pas faire les ablutions, ou même lorsqu’on craint pour sa santé en raison de l'intensité du froid ou de l'existence d'une petite quantité qui ne suffit que pour se désaltérer, ou pour toute autre raison, l’islam lui permet d’accomplir le tayammum avec de la poussière et c’est là une facilitation et un allégement de la part d’Allah en lieu et place de l'eau. Allah y dit : “Ô les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la Salat, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez-vous les pieds jusqu’aux chevilles. Et si vous êtes pollués “junub”, alors purifiez-vous (par un bain); mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure, passez- en sur vos visages et vos mains. Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants” (5 Al Maïdah, 6)
  • Il y a également le fait de permettre l’essuyage des chaussons -et cet essuyage a ses conditions-, le turban et le plâtre sans avoir besoin de les enlever, afin que le musulman ne se trouve pas dans la gêne et l’embarras et soit obligé d’enlever ces derniers lorsqu’il accomplit ses ablutions pour les remettre a nouveau après avoir fini, surtout en période de froid intense. Jaafar ibn Amr ibn Oumeyya Ad-Damry rapporte que son père a dit : « J’ai vu le messager d’Allah y faire ses ablutions et essuyer ses chaussons et son turban » (Sahih Ibn Khouzaimah)
    En vérité, l’islam s’est montré sévère contre ceux qui rendent les choses difficiles aux gens et les mettent dans l’embarras sans leur faciliter et alléger les choses. Jabir a dit : Nous partîmes pour un voyage et un homme parmi nous fut touché par une pierre qui le blessa à la tête, puis il eut une pollution nocturne et interrogea ses compagnons : « Pensez-vous que je puisse bénéficier d’une dérogation et recourir au tayammun ? » « Nous ne trouvons aucune dérogation pour toi alors que tu as de l’eau à ta disposition ! ». Il se lava et mourut. Lorsque nous rentrâmes auprès du Prophète s, il fut informé de cela et dit : « Ils l’ont tué, qu’Allah les tue ! Ne pouvaient-ils pas demander ne sachant pas, en vérité, la thérapeutique de l’ignorance c’est la question. Il lui suffisait seulement de faire le tayammum et de presser –ou d’attacher- [l’hésitation est de Moussa, un des rapporteurs du hadith] sa blessure avec une étoffe, puis de l’essuyer et de laver le reste de son corps »
  • Il y a aussi le fait de considérer la terre comme étant en principe pure afin que le musulman soit en mesure d’accomplir ses actes d’adoration à n’importe quel endroit de son choix –hormis les cimetières et les lieux d’aisance-tant que n’y apparaît pas clairement des impuretés. L’islam n’a dont pas exigé que la prière rituelle soit exécutée uniquement dans des endroits spéciaux, tels que les ermitages, les synagogues et les églises, afin que le musulman ne se trouve pas dans l'embarras et la gêne quand il pratique son culte. Le Prophète class="islamic">s dit en effet : “On m’a accordé cinq choses qui n'ont été accordées à personne d’autre avant moi : chaque prophète était envoyé spécialement à son peuple tandis que j’ai été envoyé à tous, rouges et noirs, le butin de guerre m’est licite et n’a été rendu licite à personne avant moi, on a fait de la terre pure un moyen de purification et un lieu de prière pour moi, aussi, que tout homme qui constate l’arrivée de la prière prie là où il se trouve, et j’ai été secouru avec la frayeur (que j’inspire à mes ennemis me trouvant encore) à un mois de marche (de ces derniers), et il m’a été offert la prérogative d’intercéder.”
  • Il y aussi le fait qu’en présence d’impuretés sur la terre, sa purification n’est pas difficile et pénible. La simplicité de cela est bien illustrée par le récit du bédouin qui se tint dans la mosquée pour uriner et tandis que les gens se mirent à l’incriminer, le Prophète class="islamic">s leur dit : « Laissez-le et versez un seau d’eau sur son urine, (ou un grand seau d’eau). En vérité, vous avez été envoyés pour rendre les choses faciles, et non pour les compliquer ».
  • Citons également le fait de considéré purs ne souillant pas l’habit, ni l’endroit, hormis les enclos de chameaux, l’urine, le sang et l’excrément des animaux dont on consomme la chair –tant qu’il ne s’agit pas du sang effusé-. En effet, Jabir ibn Samourah rapporte qu’un homme interrogea le messager d’Allah : Dois-je faire les ablutions après avoir consommer de la viande de mouton ? Il répondit : « Si tu le veux, fais tes ablutions, et si tu ne le veux pas ne les fais pas ». Il demanda encore : « Dois-je faire les ablutions suite à la consommation de la viande de chameau ? ». « Oui, fais les ablutions après avoir consommé la viande de chameau, répondit-il ». Il demanda encore : « Puis-je accomplir la prière dans les enclos de moutons ? ». « Oui, répondit le prophète class="islamic">s ». « Puis-je prier dans les enclos de chameaux, demanda l’homme » « Non, répondit-il ».